Présentée pour la première fois au Maroc, cette œuvre propose une relecture inédite du leadership africain, en invitant les visiteurs à s’immerger dans un labyrinthe de réflexions sur les choix qui façonnent tant les artistes que leurs modèles.
L'exposition organisée jusqu’au 15 juin, en collaboration avec la Fondation nationale des Musées et la galerie Templon, met en scène onze portraits monumentaux de chefs d’État africains, revisités à travers le prisme d’une esthétique panafricaine vibrante où se mêlent tissus wax et motifs géométriques éclatants.
Kehinde Wiley, célèbre pour son portrait iconique de Barack Obama (2018), déploie tout son talent dans la mesure où ses toiles hautes de quatre mètres transposent les dirigeants africains dans des postures empruntées à l’art royal européen, tout en les habillant d’une symbolique résolument africaine. Une fusion entre tradition et modernité qui interroge avec brio les représentations conventionnelles du pouvoir.
Dans une déclaration à la presse, le président de la Fondation nationale des Musées, Mehdi Qotbi, a salué le travail hautement qualitatif de Wiley qui se démarque par ses réinterprétations audacieuses du portrait classique, à même de bousculer les conventions et offrir une vision résolument contemporaine de l’art figuratif.
"L'artiste explore avec profondeur les complexités du pouvoir, mêlant tradition et modernité", a-t-il relevé, ajoutant que ses toiles, vibrantes de couleurs éclatantes et ornées de motifs floraux luxuriants, créent un dialogue fascinant avec la solennité de ses modèles.
Dans une déclaration similaire, l'artiste peintre américain a expliqué que cette exposition va au-delà de la simple célébration de personnalités. "L’histoire de l’art a trop souvent occulté les leaders noirs dans les représentations du pouvoir. Ici je cherche à réécrire cette narration", a-t-il confié, précisant que son travail ne glorifie pas les individus, mais questionne le pouvoir lui-même comme concept artistique.
Quant au choix du Maroc pour accueillir cette exposition, Kehinde Wiley a exprimé son attachement profond au continent africain et au Royaume. "Le Maroc est l’un de mes lieux préférés en Afrique, un carrefour culturel où convergent traditions et modernité. Je suis honoré d’y présenter mes toiles", a-t-il affirmé, soulignant le rôle du Royaume comme pont entre les nations africaines.
À travers "Dédale du pouvoir", le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain offre au public marocain une plongée captivante dans l’art contemporain, tout en célébrant la diversité et la richesse du patrimoine africain.